Chapitre 2 : La Valeur Ajoutée
«Les Araignées n’ont
qu’une patte. Mais elles vivent avec leur reflet,
un pour chaque dimension. Donc, huit
pattes. »
Graffiti dans le métro.
Raoul arriva en retard en
allemand. Il prit sa place sous les sarcasmes du prof, espérant en vain créer
une honte chez l'élève. Mais bon, si lui n’ironise pas, qui le fera ? Le garçon
roux s’assit à coté de Nicolas. On change pas une équipe qui perd.
-T'était où ? demanda
Nicolas a voix basse. Eve a pété la cheville d'un mec qui lui a mis une main....
Elle est chez le dirlo là....
-Haha…J’suis allé voir pour
récup’ la salle 404 pour nous tout seul, à chaque heure de perm. J’ai vu
Vornait, pour créer un "groupe" de musique genre "citoyen du
monde".
-Big deal, en plus de la
réputation de fashion-fascho, on va passer pour des hippies. Et à part Eve,
personne sait jouer de quoi que ce soit…Tu va me dire, pour faire du reggae, il
nous faut juste un sampler et des disque de ska. Ça reste 600 euro au moins, ça
fait une somme, faudra voir avec ‘Milie… N’empêche que…je ne veux pas passer
pour un hippie et encore, moi je peux m’y faire.
-Ouais, mais des hippies
qui regarde des DVD au lycée....continua le roux.
-Ou des cassettes. Nicolas
avait remarqué l'étincelle dans les yeux de Raoul.
-Hum hum…la voix rauque du
professeur d’allemand rappela Raoul à ses devoirs de Germanique.
-Ich habe keine anunk....dit
hésitant Raoul à son prof, qui lui avait posé une question qui a ses oreilles
sonnait comme «collège ?" Les rare notions d’allemand qu’il possédait
était celle de Karambolage, et pour lui il n’y avait rien de mieux. Si il
devait aller à l’étranger, il parlerai anglais. Et il parlait très bien
Anglais.
A la sonnerie de 12h,
-Si on pouvait encore avoir
honte, je crois que ce serait le bon moment, lâcha Sophie. Regarder du porno au
lycée, et avec des garçons bah.
-Arrête de déconner, comme
si tu ne l’avais pas déjà fait.
-Ne plus avoir honte de
rien est ce qui fait qu’on est là, rajouta Emilie.
-Bon, on va peut être
entrer, pressa Eve.
La clé tourna dans la
serrure et les cinq ados entrèrent dans la pièce poussiéreuse. Raoul pris soin
de fermer la porte derrière lui tandis que les autres entraient.
Sophie mis la cassette dans
le magnétoscope et Nicolas essuyait la poussière sur l’écran quand "Le
Sacre du Printemps" attira son attention et celle de ses comparses sur le
contenu de la cassette qui avait commencé à jouer. Le titre " La Rose
Un homme, un peu plus âgé
qu'eux, était assis sur une petite chaise, sûrement une de celle posée dans le
fond de la pièce. C’était plus un vieux lycéen qu’un homme.
"Cette cassette est la
preuve irréfutable que ce qu'on appelle Magie existe. Si vous ne désirez pas en
voir plus, éteignez cette cassette...."
Nicolas, qui avait obtenu
le privilège de tenir la télécommande après un pierre-feuille-ciseau serré, mis
sur pause à cet instant.
-Je crois que c'est
suffisamment clair.... dit il
-Oui, et pour toi aussi,
répondit calmement Sophie.
Nicolas enleva la pause et
tous leurs regards revinrent sur l’homme un peu rondouillard à l’accent gascon
mal dissimulé.
"Bien, je vois que
vous êtes parfaitement le genre de personne à qui cette cassette s'adresse.
Vous avez confiance dans l’inconnu et partez sans a priori. C’est une bonne
chose »
-Il parle comme un prof,
dit Eve
-allègrement, lâcha Emilie.
L'homme saisit quelque
chose par terre qui s'avéra être un mouchoir, et, en parlant avec les mains,
continua. Il semblait s’être rapproché de la camera, mais était toujours assis.
Le mouchoir qu’il tenait flottait mollement en suivant ses mouvements de main.
"Je peux vous assurer
qu'il y a aucun trucage dans cette vidéo, mais je pense que vous le réaliserez
par vous même bien assez tôt. Nous sommes le 17 mai 1983
Le mouchoir commençait à se
consumer dans un liseré de feu rougeoyant. L’homme fronça les sourcils et
l’objet s'enflamma subitement, avec un bruit claquant, ne laissant que quelques
cendres fines flotter dans l’air. Le jeune homme s’était levé, et aucun des six
ne l’avait vu faire, encore sous le choc de la disparition subite du mouchoir.
Tandis que la camera
effectuait un zoom arrière histoire de voir Richard de la tête au pied, on
découvrait clairement la salle 404, flambante neuve, et chacun eu un petit
sourire.
"Bien. Je vous le redis,
cette cassette est sans trucage, c’est un tourné monté, et aucune installation
n’a été faite dans cette pièce. Nous sommes deux lycéens et un professeur, et
nous filmons cela pour garder une trace libre et anarchique de l’existence
d’une forme simple de contrôle de la réalité par l’esprit humain.
-Ouais, et pour frimer
aussi, lâcha une voix étouffée derrière la camera. C’était une voix jeune, a
peine mure et sifflante. Richard jeta un coup d’œil autour de lui, tandis que
les six spectateurs restaient intensément attentifs, ne voulant pas en perdre
une miette.
Les rideaux se tirèrent
subitement derrière lui et l'obscurité envahit la pièce. Cependant une violente
lumière orangée éclairait la scène et Richard envoya la chaise se ranger dans
le fond de la pièce d’un petit mouvement de la main, et effectua un mouvement
du bras que personne ne compris vraiment.... Les boutons de sa chemise
rentrèrent dans le tissu tandis que le blanc immaculé de celle-ci virait au
vert, les manches se raccourcissant, le tout se transformant en un T-shirt vert
propre. Que c’était il vraiment passé ? Nicolas mis la pause.
-NICOLAS ! Gueulèrent a
l'unisson tout les autres.
-D'accord....
La cassette repris. Un
second mouvement bizarre du jeune homme, son pantalon prit a son tour feu, en
bas des jambes, alors qu’il faisait apparaître trois balles multicolores comme
on en vendait hors de prix au Printemps de Bourges, sorite de nulle part comme
un quelconque tour de passe-passe, mais plutôt que de jongler avec, il les
lança au dessus de lui et elles commencèrent à tourner en orbite autour de sa
tête. Une des filles eu un petit « Oh » de stupeur. Les flammes de
son pantalon montaient de plus en plus, et les parties brûlées se changeaient
en joli velours noir côtelé et brillant.
-C’est complètement
dingue…murmura Nicolas.
-allègrement !
Il continua ainsi ses
tours, tous plus flagrants les uns que les autres, il crachait du feu,
changeait de couleur et de coupe de cheveux, il soulevait des objets par la
pensée, il sortit même certain objets des murs, du sol, en métamorphosait
d’autre. Il fit ainsi pendant bien une heure, mais aucun des six ne vit le
temps passer, trop subjugués par la vidéo cheap et carrément du prodige. Plus
qu’une vidéo, ces images étaient vraies. La même différence qu’il y a entre un
couinante et un film d’action : vous savez instinctivement, par le dégoût
au fond de vous-même, discerner le vrai du faux, comme l’attentat du 11
septembre en semi direct, comme les vidéo qu’on sait d’une importance capitale
pour toute l’existence, le genre de film qui prend de l’intérêt seulement et
uniquement si ce qu’elle montre est vrai. Cette vidéo que Raoul, Eve, Emilie,
Sophie et Nico regardaient, ce n’était pas « Saw », ce n’était pas
Harry Potter, c’était sûrement la caméra rangée dans l’armoire juste la, a coté
d’eux, qui l’avait tournée. Après avoir
fait apparaître et voler divers élément, s'être déplacé en volant gracieusement
dans la pièce, l'avoir empli d'un fumée blanche qui se changea en bulle de
savon en quelque seconde, il se plaça a genou devant la camera, très proche. A
ce moment, dans un court silence, les cinq spectateurs remarquèrent les bruits
sourds dans le fond, comme si quelqu'un tapait à la porte. Le jeune homme parla
gravement, et par-dessus ses épaules on pouvait voir un garçon en T-shirt sale
ranger la pièce, à la main, et se poser dos à la porte.
"Vous qui voyez cette
vidéo, maintenant vous le savez, et vous ne pourrez vous le cacher… Je ne vous
invite qu’à une chose :
Essayez"
Ce dernier mot, aucun ne
l'avait vu le prononcer, il l'avait tous entendu dans leur tête, et était
parfaitement convaincu qu'aucun son n'avait été émis. Il y a des fois où le
doute n’est pas permis, et ils en avaient trop vu pour douter. L’image devint
brusquement noire tandis que l’audio révélait un générique minable au bontempi,
et des noms bidons se déroulait sur l’écran. Raoul jeta un œil sur toute la
salle 404, en clignant des yeux alors que les néon s’allumait dans la pièce,
lâchant des petit « ding » qui évoquait au fond de lui la fin du
cours long et ennuyeux. Il grogna à l’attention de celui ou celle qui avait
rallumé sans prévenir. Pas de réponse. Il sortit de sa transe vidéo et se
tourna sur sa chaise d’un geste rapide, pour jeter un œil a sa bande, mais sans
vraiment de but ni d’attention. C’était plutôt un geste machinal d’après un
film choc. Un sentiment de déjà vu.
Comme chacun, il était sous
le choc du visionnage de la cassette qui finissait de se rembobiner, il avait
envie de dire quelque chose, mais savait très bien que les autres allaient dire
exactement la même chose. Ou du moins, il dirait genre « ouais, c’est
vrai… ».
Face a lui, Emilie était
affalée sur sa chaise, et sur son épaule, Sophie, assise derrière elle, avait
posée sa tête Voyant le regard de Raoul, elle échangèrent un regard bref, puis
regardèrent ailleurs, comme pour se reposer les yeux. Nicolas se tenait le
menton d'une main, réfléchissant sûrement à quelque chose à dire. Mais
quoi ? Eve était debout, et sortait la cassette du magneto. Elle sorti Raoul
de sa catatonie en lui tendant la bobine, qu’il rangea rapidement dans son sac
mou. Seul Raoul avait vraiment
l'impression d'être conscient de la situation. Il regarda Eve rejoindre sa
chaise comme si ce mouvement était unique. Il décelait dans la danse de son
T-shirt « Wack Donald » des mouvement d’une complexité qu’il n’aurai
jamais soupçonné Eve se rassit, et tandis que les autres étaient sous le choc
d'une révélation qu'ils attendaient depuis toujours. Petit à petit, la brume de
son esprit se dissipait pour revenir au réel. Ses yeux s’étaient remis du choc
de lumière. Il se leva et fit quelque pas dans la pièce. Raoul commençait déjà
à imaginer ce qu'il pourrait faire. Il rectifia sa pensée. Ce qu'il POUVAIT
faire. Etrangement, et c'est bien connu, cela nous arrive souvent a tous, la
première chose qui lui traversa l'esprit était le plus bête, futile, le fait
qu'il voulait se teindre les cheveux en rouge, et se faire de courtes dreads.
Ouais, avec ça il dérangerait suffisamment pour se faire remarquer. Il
préférait être « dérangeant » qu'ignoré. Il sortit de ses petites
rêveries et jeta un regard à Sophie, qui, soudainement, tourna de l'œil, et
commença a tomber sur le coté depuis l’épaule d’Emile. Alors qu’elle tombait,
Eve la rattrapa, dans un geste empressé qui fit tomber sa chaise.
"Sophie ! Sophie
qu'est ce qui t’arrive ? Les gars, Sophie s'est…» Elle coupa nette sa
phrase en regardant Raoul.
-AH ! Emilie s’était levé soudainement.
-Emilie....Sophie va bien ?
dit Raoul, presque par réflexe. Il s’approcha d’elle.
-Raoul, tes....tes cheveux
sont.... dit Emilie, dans un début de fou rire. De rire fou. Tous étaient
tournés vers lui et chacun afficha un visage effaré, à l'exception de la jeune
fille qui affichait un sourire publicitaire.
-Il manquait plu que ça, la
voix de Nicolas résonnait dans le silence.
Raoul passa sa main dans
ses cheveux, un regard a la limite de ses paupières et un sourire se dessina
sur son visage également. Il se dressa et, d’abord paniqué, se mit finalement a
danser et sauter partout.
-Whaaaa ! C’est dingue !
C'est possible ! J'ai mes dreads rouges ! C'est trop coule !»
Au moment où il prononça le
mot "coule", les lettres du mot en question s'échappèrent de ses
lèvres sous forme de lettres d'une fumée assortie à sa récente chevelure.
-C'est complètement dingue....dit
Emilie atterré....suivant les lettres des yeux. Elle passa la main dedans et
elles se dispersèrent dans l’air, disparaissant totalement.
-Sophie reprend ses
esprits, avertit Nicolas
-Sophie, ça va, tu te sens
bien ? demanda Eve doucement. Elle était restée près de la petite rousse, mais
était tout de même assez secouée par tout ça.
-Ouais, ouais, ça va....c'est
juste de voir son truc la. Raoul faire....ben…réussir a faire ces truc la....
-C’est pas ton genre de
tomber dans les pommes, dit Emilie.
-Ouais mais la....quand
même, rajouta Nicolas. C’est fort de voir faire ça.
-D'la magie ? Annonça Raoul
tout naturellement. Il continuai de danser une petit gigue sans vraiment de
sens, et Eve le saisit par le bras pour l’assoire a coté d’elle.
-Fais voir ton truc ?
dit elle prenant la tête rouge du mec entre les mains.
-Appelle ça comme tu
veut…mais t'en a fait et ça ma refait un choc....de voir ça…ben en vrai quoi....
-Le pire c’est que j’ai
même pas fait trop gaffe…j’ai fait ça au pif. Eve, j’ai la tête entre tes…
-Explique moi ton truc et
j’enlève mon T-Shirt.
-T’es trop anti-amerloque
pour être une « Girl Gone Wild », continua Raoul, le tête toujours
ballottée par la punkette tatouée.
-Pourquoi appelle tu ça
magie ? Demanda Nicolas de sa grosse voix. Raoul se dégagea pour répondre
à son ami.
- Je ne sais pas, répondit
Raoul, c'est le premier truc qui m'est venu à l'esprit. Je me suis dit, en même
temps, quitte à ce qu'il y est déjà des mots pour décrire ça quand c'était
fictif, pourquoi ne pas garder le même pour le fait réel. Parce que, je pense
qu'on est d'accord la dessus, tout ça a l'air tout ce qu'il a de plus réel. Il
illustrait son propos en tripotant ses dreads et en balançant des petites
étincelles du bout des doigt.
-Il recommence, c’est
classé ! Lâcha Emilie
-C’est presque obscène,
rajouta Sophie.
-Je propose qu'on mange, et
qu'on revienne ici mettre un peu ça au clair, l'esprit net et le ventre plein,
conclus Eve.
-Ok pour moi, continua
Nicolas
-On pourra toujours en
discuter a table…Sophie avait repris du poil de la bête.
-Ouais hehe. Termina
Emilie.
A ces derniers mots, le
groupes s'unifiait dans l'accord commun suivant : il n'y a qu'une façon de
savoir, c'est de tester. Mais on mange avant. Tous se levèrent, rangèrent les
chaises sans faire très attention puis fermèrent la porte de la 404 derrière
eux.
Le réfectoire était dans un
bâtiment a part, et commun au collège et lycée. Un massif piédestal gris sombre
de béton coulant, imposante forme d’ombre qui tachait le panorama de fausse
verdure de la cité scolaire. Mais passé 13h,
-Poulet ou poisson ?
demanda la voix triste de la cantinière de service, une énorme mégère très
pale, une tignasse rousse coincé sous son filet. Elle regardait Raoul d’un air
dégoûté de toute chose.
-Je sais pas, je dirait les
deux…Nan, poulet, répondit le grand ex-roux. Puis, à l’attention du groupe,
c’était pas la même chose mardi ?
-Tu veut dire mardi
dernier…y’a une semaine…corrigea Eve.
-Ouais, c’était la même
chose, et par la j’entend que c’est les restes de mardi dernier, continua
Sophie.
-Mwerf, grogna Raoul.
-Avance au lieu de te
plaindre, t’es pas la pour manger mais pour te nourrir, dit Emilie en poussant
son plateau le long des rails d’aluminium.
Raoul, Sophie, Eve et
Nicolas cherchaient une table. Un peu en retrait, Emilie les suivait d’un pas
lent, commençant déjà à dévorer son riz pilaf froid.
-Tu nous fait un double
Yoyo ? demanda Sophie amusée en tournant la tête, alors que Eve et Raoul
se décidait pour une table bien dans le fond.
-Dit le plus fort tant que
t’y ai…répondit Emilie la bouche pleine. Cherchez encore un peu, on n’est pas
pressés.
Elle resta debout a tourner
dans le réfectoire avec son plateau a moitié vide pendant bien dix minutes,
pendant que les autres commençait a déguster leurs « poulet/poisson riz
pilaf » sans goût.
-Oi, leur souffla
rapidement Emilie. Tous se tournerrent vers elle. Elle était près d’un micro
onde de la salle, tout a coté du premier tas de sixième arrivé. Peu d’entre eux
était la, mais ils commençaient a peupler les tables petit a petit. Emilie
sortit son assiette (presque vide) du micro onde et, parcourant l’allée le long
des tables à grandes enjambées, il rejoint la table de ses amis, mais à deux
enjambées près, elle fit un signe rapide a Eve qui lui fit un petit croche
pattes. Habitué, la grande brune chuta
de toute sa longueur, envoyant valdinguer son plateau. Rouvrant les yeux, tous
furent stupéfait de découvrir le plateau impeccable, sans un grain de riz par
terre, tombé sur la table à la place laissée libre pour Emilie.
-Alors ça c’est balaize,
dit finalement Sophie. Elle tendit la main pour l’aider à se relever, les
collégiens finissaient de ricaner de leurs voix aigues.
- LA FERME
-Comment t’as fait ça,
demanda Emilie a Raoul, l’air grincheuse, comment j’vais avoir ma deuxième part
moi ?
-C’est pas moi, ma fille.
C’est toi j’pense, t’avait trop envie de manger ce riz pour le foutre par
terre…
-Comment ça envie ? Et
j’en ai déjà bouffé la moitié.
-Et faut vraiment en
vouloir pour vouloir bouffer ça.
-Je crois savoir comment
t’as raisonné ça Relou, continua Nicolas.
-On t’écoute alors,
répondit le jeune garçon aux cheveux rouges.
-Tu penses que c’est une
histoire de volonté, c’est ça ? Qu’on a atteint le niveau de conscience
nécessaire pour contrôler nos bulles personnelles ?
-Hein, lâchèrent tous les
autres en cœur, y compris le concerné.
-Mais si tu sais, on en a
parlé y’a genre …chais pas, trois mois, en début d’année…
-Ah ouais…Moi j’voyais
simplement le truc « si tu le veut tu l’as », maintenant qu’on
sait que c’est possible, j’me base la dessus. Ça recoupe ton truc…Enfin mon
truc…
-Mouais…Eve ne semblait pas
convaincue…Si je veut qu’une baston de bouffe éclate chez les mioche, ça arrivera
pas…Voyez bien…
-J’crois piger le truc,
commenta Sophie…Faut faire la différence entre vouloir et faire en fait… Désolé
pour l‘exemple craignoss mais bon…Prenons un handicapé moteur.
-Non, c’est horrible, lâcha
Nicolas.
-Bon, prenons un handicapé
moteur nazi.
-La, ça va, corrigea t’il.
-Bref, ce type…ce sale type
VOUDRAIT marcher, mais il ne peut pas. Un mec avec des jambes en pleine forme
peut lui. Ben Eve VOUDRAIT faire son truc, et Raoul sait qu’il peut le faire.
Eve, faut que tu réalise que c’est possible.
-T’es marrante, lâcha
t’elle. Elle perdit son regard dans le réfectoire et regarda le pion glisser
sur le sol mouillé. Pas de rire des collégiens, qui jetèrent des coups d’œil
furtifs a la grande blonde. Elle se retourna l’air blasé pour tomber sur les
cinq autres souriant.
-Heh, j’ai rien fait…lâcha
t’elle. Elle rougit.
-Arrête, lâche toi un peu
et profite de tes jambes…continua Raoul, se balançant sur sa chaise. La jeune
fille retint un petit rire, et Sophie lui mit un coup dans les cotes. Elle éclata
d’un rire franc et fort. Du coté des collégiens, une large cuillerée de yaourt
froid vola d’une table à l’autre, première d’une longue série. Ils passèrent
entre leurs tables, regardant les jeunes planqués sous leurs chaises, les
volées de riz, de poisson et aussi de poulet. Le groupe quitta le réfectoire
avec la ferme décision d’en voir plus.
Le groupe a nouveau assis
dans « leur coin », en pleine digestion, Raoul reprit.
-Alors tout le monde se
sent tenté d’essayer ?
-Mouais…lâcha mollement
Nicolas
-Allez, c’est pas comme si
on risquait quoi que ce soit, rajouta Eve.
-Ça se tiens, mais on fait
quoi…demanda Emilie
-Déjà on retourne en 404,
dit Raoul d’un ton ferme
-Et pourquoi donc ?
demanda Sophie
-J’ai envie de garder ça
pour moi…enfin pour nous…regarder les, vous voulez vraiment les voir repeindre
le lycée en tuning ? répondit il en pointant du doigt la masse de lycéen
en bas des escaliers. Il n’était pas nombreux, mais la brochette de kéké était
de premiers choix.
-On pourrait faire ça chez
toi non ? continua la petite brune
-Ça va être rude, ma mère
repeint la cuisine, donc c’est le chantier sinon y’aurai eu aucun problème.
Chez ‘Milie a la rigueur
-Non non, c’est encore trop
le bordel, j’ai pas tout fini de ranger. Et puis j’suis venue avec la Smart
-Bon, ben la 404 alors,
conclut Nicolas. Et après, on y fait quoi ?
-Euh…on va…
-On fait comme du sport. On
commence par des trucs simples, et plus on y arrive, plus on complexifie
l’exercice, dit rapidement Emilie. L’idée sembla séduire le groupe, et déjà
Emilie se levait, saisit son sac d’une main, et les autres suivirent le
mouvement.
Dans les escaliers, la voix
forte d’Eve résonnât soudainement, rappelant sa présence a chacun après son
silence inhabituel.
-Faut appeler ça la Volonté
-Hein…Pourquoi ?
demanda Nicolas, a quelque marche derrière elle.
-Parce qu’on se sert dans
la réalité a volonté, comme chez allègrement Pas d’échange, pas de sacrifice ou
de temps passé, pas d’attente, c’est simple rapide et à la portée de tout le
monde, a partir du moment où tu sais que ça existe. Comme une chaîne de fast
food bonne et pas chère, que personne ne connaîtrai. Elle était essoufflée
-Et c’est toi qui dis
ça ? Commenta Sophie.
-Et le rapport a la
volonté ? Continua Nicolas. Raoul s’arrêta sur le palier du quatrième
étage et les attendit, laissant passer Emilie et Sophie devant lui.
-On appelle ça volonté
parce que c’est ce que c’est, tout simplement, dit il avec sa voix enrouée,
c’est la volonté faite, pas d’ordre, pas de commande, le seul mot qui
correspond c’est volonté, et inventer un autre mots serait long et fastidieux,
et rien que cela ne collerait pas au concept. Il ouvrit la porte anti-incendie
devant les deux blonds du groupe.
-Vendu, dit finalement
Nicolas en franchissant la porte.
-Moi c’était pas la peine,
mais ça me convient, dit Eve avec un vrai sourire.
-Relou, c’est toi qu’a les
clés, demanda Emilie au bout du couloir.
-Nan, c’est ouvert dit il
en longeant le même couloir.
Emilie tourna la poignée et
la porte s’ouvrit en grinçant. Tous entrèrent et refermèrent la porte derrière
eux. Ils posèrent leurs sacs et autres sacoches dans un coin, poussèrent les
chaises et les tables pour libérer quelque mètres carrés praticables. Emilie
sortit un paquet de mouchoir de son sac et en tendit rapidement un a chacun.
-Allez, ce qui compte c’est
d’y croire, dit elle de sa voix claire.
-Non, c’est de savoir,
corrigea Eve. Depuis sa prestation au réfectoire, elle était excitée par tout
cela et sautait sur tout le monde, dansait, chatonnait au rythme de son mp3.
Elle saisit rapidement le mouchoir et l’envoya flotter en l’air. Il retomba
mollement.
-Zut !
-Fixe toi un ordre a donner
au mouchoir, lui suggéra Raoul, et tous acquiescèrent ce sage conseil pratique,
a la surprise du garçon.
Ils devaient se fixer un
ordre, une phrase précise et s'y tenir pour tout les exercices. En bazar, ils
lançaient leurs mouchoirs en l’air, avec en tête des "Reste en l'air,
"accroche toi a l'air par des fils invisibles, "échappe a la loi arbitraire
de la gravité" "flotte", "ne tombe pas" et "vole,
saleté de mouchoir". Mais les mouchoirs tombait, a l'exception de ceux de
Raoul et Sophie, qui finirent par flotter en l'air, presque parfaitement
immobiles, après quelques essai.
-Bien joué vous deux, dit
Emilie, vous avez pris quoi comme ordre ?
-Accroche toi a l'air par
des fils invisibles, lui répondit Sophie, dont le mouchoir tombait a présent
sur son épaule. Elle le saisit et le renvoya en l’air, ou il resta a nouveau
bloqué. Raoul répondit à son tour.
-Echappe a la loi
arbitraire de la gravité. Bizarrement, son mouchoir ne tombait pas ce qui ne
manqua pas d’attirer l'attention de tous. Voir ce morceau de Kleenex blanc,
flottant à deux mètre du sol, les avait en quelque sorte fascinés....Le
mouchoir de Sophie retombait tandis que Raoul s’assit par terre, en fixant
toujours son mouchoir.
-Pourquoi le tien reste ?
Questionna Emilie.
-Si je savais, répondit
Raoul
-A mon avis, proposa
Nicolas, il a en quelque sorte "appris" a résister a la gravité.
C’est bien l'ordre que tu lui as donné ?
-Alors pourquoi le mien ne
flotte plus, je n'ai pas coupé les fils, si je puis dire ? Rétorqua Sophie
-C'est vrai, mais ce était
qu'un ordre. Tu lui as ordonné quelque chose, il l’a fait. Relou lui a
carrément changé la réalité du mouchoir. C'est n'est plus un mouchoir
ordinaire, c'est un mouchoir qui échappe a la gravité....continua Nicolas.
Cela dit, une sorte de
déclic se produisit dans tout le groupe, dans cet esprit commun qu’on partage
avec ses amis lors de grand événement.
-Explique toi, dit Eve
-Il n'est pas question de
tromper la réalité, mais de l'altérer, de changer définitivement les lois
présentes depuis des millénaires, conclut le grand blond.
Raoul trouvait cela
fascinant....Faire une chose que personne n'as su faire depuis éternité, mais
en plus en laisser la trace. Raoul pensait a cela en écoutant la sonnerie du
lycée sonner 16h.
-Merde, déjà, dit il
songeur.
-T’as un truc a
faire ? Sophie paraissait un peu déçue, elle regardait toujours le
mouchoir de Relou flotter.
-Repeindre la cuisine, je
peut vous le dire, ça ne m’enchante guère…dit il sans allégresse.
-On fait quoi pour notre
truc, la volonté, demanda Emilie.
-On sert les fesse et on
attend mercredi prochain…ou pas.
-Oui, y’a Jenny qui
revient, on aura autre chose a foutre, dit Emilie
-Ou pas aussi, on va pas la
priver de ça oh, dit Eve.
-C’est pas faux. Sur ce, on
fait comme ça, on ne le savoura que plus le moment venu. Vous faites rien sans
moi hein ? Finit Raoul en enfilant sa veste. Il attrapa son sac d’un geste
rapide.
-T’inquiète, on r’descend,
on va remettre la pièce en forme quand même. A d’main mec. Dit Emilie
-Ciao
-Salut
-A demain.
-A ciao les collège, j’vous
voit p'tet sur le net.
Il mis son casque sur les
oreilles, et sortit de la pièce.... "Let Forever Be" faisait trembler
ses tympans et déjà il sentait ce petit vertige causé par le froid, le
mouvement, le repas frugal, le son trop fort et l’excitation. Il savait
parfaitement qu'il n'avait jamais enregistré cette chanson sur son lecteur Mp3.
Il savait maintenant pourquoi tout ce genre de chose arrivait....
Raoul ouvrit le portail de
la grande maison de centre ville. Pas un manoir non plus, mais suffisamment
grand pour faire riche tout en étant pas cher dans les années 70 quand ses
parents s'était installés a Vierzon. Comme d'habitude, il était seul jusqu'a
vendredi soir. Enfin pas vraiment seul, mais son père rentrant toujours dans
les environs d'une heure, il ne voyait pas grand monde chez lui. Son frère sur
Paris et sa mère a travers toutes la France, il avait appris à cuisiner, faire
le ménage, la vaisselle et la lessive à l'insu de son plein gré. Il était
16h30. La cuisine était en chantier, il devait peindre. Bof, il avait bien le
temps d’aller voir ses mails et tout ça. Comme toujours, il commença par
allumer la télé pour regarder Stargates sur la 6. Comme d'habitude, il se
servit un grand verre d'Ice Tea Premier a 60ct. les deux litre. Ayant bu son
verre, il mis les deux tartines de Nutella qu'il n'avait pas préparé sur une
assiette et s'affala sur le fauteuil de bureau qui siégeait devant un pc en
veille. Sa soudaine chute pour s'asseoir retira la veille, et un sourire
s'afficha sur son visage alors qu'il découvrait cinq barre verte en haut de la
colonne "progression" de sa mule qui tournait depuis près de 72h. Et
puis, quelque chose se produisit. Une a une, toutes les barres devinrent vertes
tandis que d’autres fichiers se rajoutaient à la longue liste. A une vitesse
incroyables, les barres apparaissait et se remplissait, tandis que Raoul, l'esprit
vide, contemplait la chose en comprenant petit a petit qu'il ne pouvait pas que
faire voler des mouchoir et faire des tartines de Nutella. Il se rappelait
pourquoi ils avaient appelait ça "La Volonté". Un éclair de lucidité
pris pas sur l'excitation et lui fit peur un court instant, ne comprenant par
comment il arrivait a faire de telle chose si facilement, alors que traverser
la nuée de collégien lui avait filé un point de coté. Mais le plaisir de commander son PC par
l'esprit pris le dessus le faisant oublier cette étrange contraste. Tandis que
son logiciel de « chat » s'ouvrait, il jugea utile d'agrandir son
écran aux dimensions de la pièce, pour naviguer plus facilement. Il n’y avait
plus vraiment d’écran, le salon en bazar s’était changé aux couleurs du PC. Il
ne craignait sûrement pas d'être vu, de toute façon. Il se promenait entre les
icônes répartis dans la pièce dont le papier peint était à présent celui de son
Windows, un artwork d’un jeu quelconque. Son seul stress était de planter, il
évitait donc les gestes brusques de fichier vers la corbeille et de tout le
nouveau son qui l'attendait dans son fichier de réception d'Emule. Une fois
encore, il réalisa la portée de la chose un instant, la puissance qui lui était
accordé et sa facilité a la maîtriser dans des condition propice.
-COLONEL, cria la télé.
Tout s’effondra et Raoul fut presque surpris de voir le colonel O’Neil allongé
par terre, baignant dans son sang, sur son petit écran. Plus d’icône flottant
dans la pièce, plus de wallpaper, Raoul était assis en l’air, en tailleurs,
flottant sur du rien, sa tartine en bouche.
-Restez concentré Daniel,
toussa O’Neil.
A l'inverse, Nicolas,
n'habitait pas loin. Mais alors pas loin du tout. Il traversa la rue Charles
Hurvoy, la longea sur 300mètres et ouvrit la grille de son chez lui.
Il commença par poser son
sac, en sortir ce dont il avait besoin pour bosser et alla s'installer sur son
bureau, a l’étage. Il alluma sa chaîne et monta le son. Il avait 45 minutes de
gros décibel avant le retour des parents, et il comptait en profiter. Il
chercha a tâtons sa pochette a cd pour y prendre son Carmina Burana, et sentit
le plastique dur coller a ses doigt. Coup de chance, se dit il. Le travail vite
fait, il se laissa bercer sous le flot de la mélodie de Carl Orff, rêvant d'un
jour où il le verrait, il se l'était promis. Un instant, il eu un flash de lui
dans un opéra, il ignorait lequel. Assis à coté d'une jolie jeune femme, un peu
moins âgé que lui, qu'il savait être sa copine. Sur scène, l'opéra se jouait.
Mais tout virevoltait dans les airs, les décors était réel, la salle
gigantesque, l'Opéra grandiose. Les flammes berçait l'ensemble au rythme de
l'orchestre et tout semblait concordés dans une parfaite harmonie sonore
spatiale et temporelle. Nicolas sortit de son rêve éveillé en étant certain que
ce n'était pas un rêve. Son parent rentrait juste a l'instant. Il alla a la
cuisine et bu un verre d'eau. Il avait perdu déjà 45 minutes. Ou pas.
Sophie pensait à tout ça à
l'internat. Le mouchoir, la cassette, les chaises, la 404, Berthier a poil,
l'entraînement, la volonté....Toute la journée quoi.
L'avantage de l'internat,
c'est qu'on peut y être tranquille, avec de la chance. Surtout elle, qui
faisait peur au gens, appréciait tout particulièrement le fait d’avoir des
voisins soumis a un couvre feu strict. Evidement, ce n’était pas aussi simple.
A 19h, elle alla en étude comme toujours. La vie à l'internat était répétitive.
Une heure de travaux forcés ne l'a jamais aidé dans ses cours, mais bon, c'est
comme ça. Après une rapide douche en tentant d’échapper à la voix criarde
d'Ilona Mitrecey ou tout autre personnage en 3D, elle rejoignit les autres
dehors. La réfection du hall les obligeait à passer une demi heure dehors. Tout
était toujours à refaire, à repeindre, à réparer. Elle en profita pour taxer
une clope à la première fumeuse venue. Elle fumait, oui, elle fumait et alors.
Elle se cacherait si il le fallait mais qu'on la laisse au moins fumer sa clope
en paix. Une par jour, dans le froid de l'hiver a cause d'une réfection a la
con, était-ce un luxe ? Elle était énervé ce soir, et ses compagnes de chambre
allait le sentir, se dit elle avec un rictus.... Elle ne leur devait rien, et
si au minimum elle les respectait dans leurs choix, elle n’hésitait pas à faire
comprendre qu’elle attendait la même chose de leur part. Elle n’y croyait pas
vraiment cependant, et bien souvent Eve l’avait conseillée sur « comment
ruiner une réputation, un look ou une soirée, voir les trois d’un coup ».
Elle finit sa clope en un instant tandis que cette pensée lui traversait
l'esprit, et eu une légère quinte de toux....Le filtre avait littéralement pris
feu et elle jeta le truc par terre.
-Ça va Sophie ?
Demanda une grande terminale. Une espèce de goth, avec de grande couette noire
un air blasé. Elle lui tendit une autre cigarette.
-Ouais, ouais…non merci
j’vais rentrer au chaud.
-Tu fais bien, dit la
grande. Sa voix était profonde comme celle des animatrices radio.
Sophie avait déjà vu cette
nana, elle savait qu’elle ne restait pas longtemps ici. Elle était en stage, ou
un truc comme ça, au lycée technique. Dommage, se dit elle. Elle était super
jolie.
Elle se rappela que c'était
la deuxième fois qu'on lui demandait si elle allait bien, mais bon, elle
n’allait pas consulter non plus. Peut être irait elle a l'infirmerie pour
sécher un cours, demain. Elle remonta les escaliers d'un pas traînant, se dit
qu’elle devrait aller manger. Elle rentra dans sa chambre, s’allongea sur son
lit, et s’étonna de ne pas entendre de musique de la chambre d’a coté.
"FAIS LA POULE FAIS LA
POULE ! Ouais ça remarche ! TU VERRAS TU SERAS PLUS COO…» Un son
ressemblant a un coup de feu résonna en même temps que le cri s'arrêtait
soudainement. Il fut suivit d'une mêlée de cri strident des filles de la
chambre d'en face et peu après, l'alarme incendie. Sophie était toujours
allongée, les yeux fermés, savourant jusqu'au dernier instant de chaleur et de
lumière, en attendant qu'un pion se pointe pour la sortir, par formalité
sécuritaire. Elle s'en fichait bien de cramer. En fait non, elle savait qu'elle
n'allait pas cramer. Elle avait fait péter ce putain de CD, et fais taire cette
voix à jamais. Ou du moins pour deux jour, pas besoin de plus.
Emilie avait mal à la tête.
Le voyage fut long. Elle était en bagnole, mais n'avait pas envie de conduire....Elle
n'avait qu'une envie, c’était un bon bain, avec un peu d'encens et un bon
disque en fond sonore....Après, elle se materai Battle Royale, pour la énième
fois, et un film débile sur RTL9. Plus le temps de penser, elle était arrivée
chez son nouveau chez elle. Elle vivait seule, ses parents ayant divorcé deux
jours après son dix huitième anniversaire. Et elle, pas ses parents, avait
gagné a Euro Million. Oui, elle n'y croyait pas. Elle vivait a présent dans une
maison de campagne, pas loin de Bourges, elle avait placé une partie de son
argent histoire d'avoir des fonds. Elle ne voulait pas dépenser en fait, juste
vivre avec. Elle trouverai un boulot, filerai sûrement son fric à des
associations. Mais en attendant, elle vivait avec. En rentrant, la première
chose qu'elle fit fut de mettre un bain à couler, nourrir son chat et de se
mettre nue. Elle regarda sa mule, vit que Raoul était connectée sur MSN. Elle
alluma sa chaîne hi fi a fond et partit pendre son bain. Du Deicide résonnait
dans toute la maison. Elle pensait à la chance qu'elle avait. Et elle n'avait
plus mal au pied. Elle se demanda si un clou dans le pied pouvait cicatriser en
trois jour....Elle s'en foutais....
Eve essayait de dormir. Sa
soirée avait été exténuante comme toujours. Ses parents courant dans tous les
sens pour les biens être du dernier née, Alix, son demi tout petit frère.
Allongée sur son lit elle pensait a sa journée. Elle aurait aimé en discuter
avec tous. Mais elle savait qu'ils dormaient....Non, Emilie ne dormait pas....Elle
lui dit de dormir, mais elle ne répondit pas....Elle dormait a présent, et elle
pensa qu'il serait mieux d'en faire autant....Pendant que d'autre veillent
d'autre dorment
La nuit passait....