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La Rose d'Airain

16 avril 2008

Chapitre 2 : La Valeur Ajoutée

 

«Les Araignées n’ont qu’une patte. Mais elles vivent avec leur reflet,

 un pour chaque dimension. Donc, huit pattes. »

Graffiti dans le métro.

 

Raoul arriva en retard en allemand. Il prit sa place sous les sarcasmes du prof, espérant en vain créer une honte chez l'élève. Mais bon, si lui n’ironise pas, qui le fera ? Le garçon roux s’assit à coté de Nicolas. On change pas une équipe qui perd.

-T'était où ? demanda Nicolas a voix basse. Eve a pété la cheville d'un mec qui lui a mis une main.... Elle est chez le dirlo là....

-Haha…J’suis allé voir pour récup’ la salle 404 pour nous tout seul, à chaque heure de perm. J’ai vu Vornait, pour créer un "groupe" de musique genre "citoyen du monde".

-Big deal, en plus de la réputation de fashion-fascho, on va passer pour des hippies. Et à part Eve, personne sait jouer de quoi que ce soit…Tu va me dire, pour faire du reggae, il nous faut juste un sampler et des disque de ska. Ça reste 600 euro au moins, ça fait une somme, faudra voir avec ‘Milie… N’empêche que…je ne veux pas passer pour un hippie et encore, moi je peux m’y faire.

-Ouais, mais des hippies qui regarde des DVD au lycée....continua le roux.

-Ou des cassettes. Nicolas avait remarqué l'étincelle dans les yeux de Raoul.

-Hum hum…la voix rauque du professeur d’allemand rappela Raoul à ses devoirs de Germanique.

-Ich habe keine anunk....dit hésitant Raoul à son prof, qui lui avait posé une question qui a ses oreilles sonnait comme «collège ?" Les rare notions d’allemand qu’il possédait était celle de Karambolage, et pour lui il n’y avait rien de mieux. Si il devait aller à l’étranger, il parlerai anglais. Et il parlait très bien Anglais.

 

A la sonnerie de

12h,

chacun se retrouva devant la salle 404, comme convenu. Raoul mit la clé dans la serrure d'un geste lent, à peine sûr de lui.

-Si on pouvait encore avoir honte, je crois que ce serait le bon moment, lâcha Sophie. Regarder du porno au lycée, et avec des garçons bah.

-Arrête de déconner, comme si tu ne l’avais pas déjà fait.

-Ne plus avoir honte de rien est ce qui fait qu’on est là, rajouta Emilie.

-Bon, on va peut être entrer, pressa Eve.

La clé tourna dans la serrure et les cinq ados entrèrent dans la pièce poussiéreuse. Raoul pris soin de fermer la porte derrière lui tandis que les autres entraient.

Sophie mis la cassette dans le magnétoscope et Nicolas essuyait la poussière sur l’écran quand "Le Sacre du Printemps" attira son attention et celle de ses comparses sur le contenu de la cassette qui avait commencé à jouer. Le titre "

La Rose

d'Airain" s'afficha avec un effet balayage qui achevait une fois pour toute d'implanter l'idée d'amateurisme dans l'esprit des six ados.

Un homme, un peu plus âgé qu'eux, était assis sur une petite chaise, sûrement une de celle posée dans le fond de la pièce. C’était plus un vieux lycéen qu’un homme.

"Cette cassette est la preuve irréfutable que ce qu'on appelle Magie existe. Si vous ne désirez pas en voir plus, éteignez cette cassette...."

Nicolas, qui avait obtenu le privilège de tenir la télécommande après un pierre-feuille-ciseau serré, mis sur pause à cet instant.

-Je crois que c'est suffisamment clair.... dit il

-Oui, et pour toi aussi, répondit calmement Sophie.

Nicolas enleva la pause et tous leurs regards revinrent sur l’homme un peu rondouillard à l’accent gascon mal dissimulé.

"Bien, je vois que vous êtes parfaitement le genre de personne à qui cette cassette s'adresse. Vous avez confiance dans l’inconnu et partez sans a priori. C’est une bonne chose »

-Il parle comme un prof, dit Eve

-allègrement, lâcha Emilie.

L'homme saisit quelque chose par terre qui s'avéra être un mouchoir, et, en parlant avec les mains, continua. Il semblait s’être rapproché de la camera, mais était toujours assis. Le mouchoir qu’il tenait flottait mollement en suivant ses mouvements de main.

"Je peux vous assurer qu'il y a aucun trucage dans cette vidéo, mais je pense que vous le réaliserez par vous même bien assez tôt. Nous sommes le

17 mai 1983

, je m’appelle Richard Ildebert.". Il lança le mouchoir en l'air et le pointa du doigt. Etrangement, le mouchoir resta en l'air, beaucoup plus longtemps que la loi de Newton l'autoriserait. Il était comme immobile en l’air, simplement flottant. Richard ne disait plus rien, il fixait le mouchoir du regard simplement. Après un court instant, une petite bande orange commença a apparaître sur un coté du mouchoir, face a la camera.

Le mouchoir commençait à se consumer dans un liseré de feu rougeoyant. L’homme fronça les sourcils et l’objet s'enflamma subitement, avec un bruit claquant, ne laissant que quelques cendres fines flotter dans l’air. Le jeune homme s’était levé, et aucun des six ne l’avait vu faire, encore sous le choc de la disparition subite du mouchoir.

Tandis que la camera effectuait un zoom arrière histoire de voir Richard de la tête au pied, on découvrait clairement la salle 404, flambante neuve, et chacun eu un petit sourire.

"Bien. Je vous le redis, cette cassette est sans trucage, c’est un tourné monté, et aucune installation n’a été faite dans cette pièce. Nous sommes deux lycéens et un professeur, et nous filmons cela pour garder une trace libre et anarchique de l’existence d’une forme simple de contrôle de la réalité par l’esprit humain.

-Ouais, et pour frimer aussi, lâcha une voix étouffée derrière la camera. C’était une voix jeune, a peine mure et sifflante. Richard jeta un coup d’œil autour de lui, tandis que les six spectateurs restaient intensément attentifs, ne voulant pas en perdre une miette.

Les rideaux se tirèrent subitement derrière lui et l'obscurité envahit la pièce. Cependant une violente lumière orangée éclairait la scène et Richard envoya la chaise se ranger dans le fond de la pièce d’un petit mouvement de la main, et effectua un mouvement du bras que personne ne compris vraiment.... Les boutons de sa chemise rentrèrent dans le tissu tandis que le blanc immaculé de celle-ci virait au vert, les manches se raccourcissant, le tout se transformant en un T-shirt vert propre. Que c’était il vraiment passé ? Nicolas mis la pause.

-NICOLAS ! Gueulèrent a l'unisson tout les autres.

-D'accord....

La cassette repris. Un second mouvement bizarre du jeune homme, son pantalon prit a son tour feu, en bas des jambes, alors qu’il faisait apparaître trois balles multicolores comme on en vendait hors de prix au Printemps de Bourges, sorite de nulle part comme un quelconque tour de passe-passe, mais plutôt que de jongler avec, il les lança au dessus de lui et elles commencèrent à tourner en orbite autour de sa tête. Une des filles eu un petit « Oh » de stupeur. Les flammes de son pantalon montaient de plus en plus, et les parties brûlées se changeaient en joli velours noir côtelé et brillant.

-C’est complètement dingue…murmura Nicolas.

-allègrement !

Il continua ainsi ses tours, tous plus flagrants les uns que les autres, il crachait du feu, changeait de couleur et de coupe de cheveux, il soulevait des objets par la pensée, il sortit même certain objets des murs, du sol, en métamorphosait d’autre. Il fit ainsi pendant bien une heure, mais aucun des six ne vit le temps passer, trop subjugués par la vidéo cheap et carrément du prodige. Plus qu’une vidéo, ces images étaient vraies. La même différence qu’il y a entre un couinante et un film d’action : vous savez instinctivement, par le dégoût au fond de vous-même, discerner le vrai du faux, comme l’attentat du 11 septembre en semi direct, comme les vidéo qu’on sait d’une importance capitale pour toute l’existence, le genre de film qui prend de l’intérêt seulement et uniquement si ce qu’elle montre est vrai. Cette vidéo que Raoul, Eve, Emilie, Sophie et Nico regardaient, ce n’était pas « Saw », ce n’était pas Harry Potter, c’était sûrement la caméra rangée dans l’armoire juste la, a coté d’eux, qui l’avait tournée. Après avoir fait apparaître et voler divers élément, s'être déplacé en volant gracieusement dans la pièce, l'avoir empli d'un fumée blanche qui se changea en bulle de savon en quelque seconde, il se plaça a genou devant la camera, très proche. A ce moment, dans un court silence, les cinq spectateurs remarquèrent les bruits sourds dans le fond, comme si quelqu'un tapait à la porte. Le jeune homme parla gravement, et par-dessus ses épaules on pouvait voir un garçon en T-shirt sale ranger la pièce, à la main, et se poser dos à la porte.

 

"Vous qui voyez cette vidéo, maintenant vous le savez, et vous ne pourrez vous le cacher… Je ne vous invite qu’à une chose :

 Essayez"

 

Ce dernier mot, aucun ne l'avait vu le prononcer, il l'avait tous entendu dans leur tête, et était parfaitement convaincu qu'aucun son n'avait été émis. Il y a des fois où le doute n’est pas permis, et ils en avaient trop vu pour douter. L’image devint brusquement noire tandis que l’audio révélait un générique minable au bontempi, et des noms bidons se déroulait sur l’écran. Raoul jeta un œil sur toute la salle 404, en clignant des yeux alors que les néon s’allumait dans la pièce, lâchant des petit « ding » qui évoquait au fond de lui la fin du cours long et ennuyeux. Il grogna à l’attention de celui ou celle qui avait rallumé sans prévenir. Pas de réponse. Il sortit de sa transe vidéo et se tourna sur sa chaise d’un geste rapide, pour jeter un œil a sa bande, mais sans vraiment de but ni d’attention. C’était plutôt un geste machinal d’après un film choc. Un sentiment de déjà vu.

Comme chacun, il était sous le choc du visionnage de la cassette qui finissait de se rembobiner, il avait envie de dire quelque chose, mais savait très bien que les autres allaient dire exactement la même chose. Ou du moins, il dirait genre « ouais, c’est vrai… ».

Face a lui, Emilie était affalée sur sa chaise, et sur son épaule, Sophie, assise derrière elle, avait posée sa tête Voyant le regard de Raoul, elle échangèrent un regard bref, puis regardèrent ailleurs, comme pour se reposer les yeux. Nicolas se tenait le menton d'une main, réfléchissant sûrement à quelque chose à dire. Mais quoi ? Eve était debout, et sortait la cassette du magneto. Elle sorti Raoul de sa catatonie en lui tendant la bobine, qu’il rangea rapidement dans son sac mou. Seul Raoul avait vraiment l'impression d'être conscient de la situation. Il regarda Eve rejoindre sa chaise comme si ce mouvement était unique. Il décelait dans la danse de son T-shirt « Wack Donald » des mouvement d’une complexité qu’il n’aurai jamais soupçonné Eve se rassit, et tandis que les autres étaient sous le choc d'une révélation qu'ils attendaient depuis toujours. Petit à petit, la brume de son esprit se dissipait pour revenir au réel. Ses yeux s’étaient remis du choc de lumière. Il se leva et fit quelque pas dans la pièce. Raoul commençait déjà à imaginer ce qu'il pourrait faire. Il rectifia sa pensée. Ce qu'il POUVAIT faire. Etrangement, et c'est bien connu, cela nous arrive souvent a tous, la première chose qui lui traversa l'esprit était le plus bête, futile, le fait qu'il voulait se teindre les cheveux en rouge, et se faire de courtes dreads. Ouais, avec ça il dérangerait suffisamment pour se faire remarquer. Il préférait être « dérangeant » qu'ignoré. Il sortit de ses petites rêveries et jeta un regard à Sophie, qui, soudainement, tourna de l'œil, et commença a tomber sur le coté depuis l’épaule d’Emile. Alors qu’elle tombait, Eve la rattrapa, dans un geste empressé qui fit tomber sa chaise.

"Sophie ! Sophie qu'est ce qui t’arrive ? Les gars, Sophie s'est…» Elle coupa nette sa phrase en regardant Raoul.

-AH ! Emilie s’était levé soudainement.

-Emilie....Sophie va bien ? dit Raoul, presque par réflexe. Il s’approcha d’elle.

-Raoul, tes....tes cheveux sont.... dit Emilie, dans un début de fou rire. De rire fou. Tous étaient tournés vers lui et chacun afficha un visage effaré, à l'exception de la jeune fille qui affichait un sourire publicitaire.

-Il manquait plu que ça, la voix de Nicolas résonnait dans le silence.

Raoul passa sa main dans ses cheveux, un regard a la limite de ses paupières et un sourire se dessina sur son visage également. Il se dressa et, d’abord paniqué, se mit finalement a danser et sauter partout.

-Whaaaa ! C’est dingue ! C'est possible ! J'ai mes dreads rouges ! C'est trop coule !»

Au moment où il prononça le mot "coule", les lettres du mot en question s'échappèrent de ses lèvres sous forme de lettres d'une fumée assortie à sa récente chevelure.

-C'est complètement dingue....dit Emilie atterré....suivant les lettres des yeux. Elle passa la main dedans et elles se dispersèrent dans l’air, disparaissant totalement.

-Sophie reprend ses esprits, avertit Nicolas

-Sophie, ça va, tu te sens bien ? demanda Eve doucement. Elle était restée près de la petite rousse, mais était tout de même assez secouée par tout ça.

-Ouais, ouais, ça va....c'est juste de voir son truc la. Raoul faire....ben…réussir a faire ces truc la....

-C’est pas ton genre de tomber dans les pommes, dit Emilie.

-Ouais mais la....quand même, rajouta Nicolas. C’est fort de voir faire ça.

-D'la magie ? Annonça Raoul tout naturellement. Il continuai de danser une petit gigue sans vraiment de sens, et Eve le saisit par le bras pour l’assoire a coté d’elle.

-Fais voir ton truc ? dit elle prenant la tête rouge du mec entre les mains.

-Appelle ça comme tu veut…mais t'en a fait et ça ma refait un choc....de voir ça…ben en vrai quoi....

-Le pire c’est que j’ai même pas fait trop gaffe…j’ai fait ça au pif. Eve, j’ai la tête entre tes…

-Explique moi ton truc et j’enlève mon T-Shirt.

-T’es trop anti-amerloque pour être une « Girl Gone Wild », continua Raoul, le tête toujours ballottée par la punkette tatouée.

-Pourquoi appelle tu ça magie ? Demanda Nicolas de sa grosse voix. Raoul se dégagea pour répondre à son ami.

- Je ne sais pas, répondit Raoul, c'est le premier truc qui m'est venu à l'esprit. Je me suis dit, en même temps, quitte à ce qu'il y est déjà des mots pour décrire ça quand c'était fictif, pourquoi ne pas garder le même pour le fait réel. Parce que, je pense qu'on est d'accord la dessus, tout ça a l'air tout ce qu'il a de plus réel. Il illustrait son propos en tripotant ses dreads et en balançant des petites étincelles du bout des doigt.

-Il recommence, c’est classé ! Lâcha Emilie

-C’est presque obscène, rajouta Sophie.

-Je propose qu'on mange, et qu'on revienne ici mettre un peu ça au clair, l'esprit net et le ventre plein, conclus Eve.

-Ok pour moi, continua Nicolas

-On pourra toujours en discuter a table…Sophie avait repris du poil de la bête.

-Ouais hehe. Termina Emilie.

A ces derniers mots, le groupes s'unifiait dans l'accord commun suivant : il n'y a qu'une façon de savoir, c'est de tester. Mais on mange avant. Tous se levèrent, rangèrent les chaises sans faire très attention puis fermèrent la porte de la 404 derrière eux.

 

Le réfectoire était dans un bâtiment a part, et commun au collège et lycée. Un massif piédestal gris sombre de béton coulant, imposante forme d’ombre qui tachait le panorama de fausse verdure de la cité scolaire. Mais passé

13h,

il était vide de lycéen et plein de minuscule garçon et fille pré-pubaire braillant et courant. Les six ados leurs faisait peur, tant et si bien que la voie était libres pour ces grands keupons bizarres et méchants. Les collégiens savaient respecter une forme de hiérarchie tribale. Plus qu’un rapport de force, c’était des marches de survie à l’ennui qui séparait leurs deux mondes. Les grands keupons en question, Raoul en tête avec ses dreads rouges vifs, discutait a voix fortes des leurs prévisions de repas froid, et de la cassette. Enfin plutôt de la magie. Ils grimpèrent quatre a quatre les marches du réfectoire et s’engagèrent dans la queue de fer du self. Plateau, couvert, entrée et dessert.

-Poulet ou poisson ? demanda la voix triste de la cantinière de service, une énorme mégère très pale, une tignasse rousse coincé sous son filet. Elle regardait Raoul d’un air dégoûté de toute chose.

-Je sais pas, je dirait les deux…Nan, poulet, répondit le grand ex-roux. Puis, à l’attention du groupe, c’était pas la même chose mardi ?

-Tu veut dire mardi dernier…y’a une semaine…corrigea Eve.

-Ouais, c’était la même chose, et par la j’entend que c’est les restes de mardi dernier, continua Sophie.

-Mwerf, grogna Raoul.

-Avance au lieu de te plaindre, t’es pas la pour manger mais pour te nourrir, dit Emilie en poussant son plateau le long des rails d’aluminium.

Raoul, Sophie, Eve et Nicolas cherchaient une table. Un peu en retrait, Emilie les suivait d’un pas lent, commençant déjà à dévorer son riz pilaf froid.

-Tu nous fait un double Yoyo ? demanda Sophie amusée en tournant la tête, alors que Eve et Raoul se décidait pour une table bien dans le fond.

-Dit le plus fort tant que t’y ai…répondit Emilie la bouche pleine. Cherchez encore un peu, on n’est pas pressés.

Elle resta debout a tourner dans le réfectoire avec son plateau a moitié vide pendant bien dix minutes, pendant que les autres commençait a déguster leurs « poulet/poisson riz pilaf » sans goût.

-Oi, leur souffla rapidement Emilie. Tous se tournerrent vers elle. Elle était près d’un micro onde de la salle, tout a coté du premier tas de sixième arrivé. Peu d’entre eux était la, mais ils commençaient a peupler les tables petit a petit. Emilie sortit son assiette (presque vide) du micro onde et, parcourant l’allée le long des tables à grandes enjambées, il rejoint la table de ses amis, mais à deux enjambées près, elle fit un signe rapide a Eve qui lui fit un petit croche pattes. Habitué, la grande brune chuta de toute sa longueur, envoyant valdinguer son plateau. Rouvrant les yeux, tous furent stupéfait de découvrir le plateau impeccable, sans un grain de riz par terre, tombé sur la table à la place laissée libre pour Emilie.

-Alors ça c’est balaize, dit finalement Sophie. Elle tendit la main pour l’aider à se relever, les collégiens finissaient de ricaner de leurs voix aigues.

-

LA FERME

, gueula Eve ensuite. Le pion de service se retourna, mais ne trouva rien. Emilie s’assit. Le silence était plaisant.

-Comment t’as fait ça, demanda Emilie a Raoul, l’air grincheuse, comment j’vais avoir ma deuxième part moi ?

-C’est pas moi, ma fille. C’est toi j’pense, t’avait trop envie de manger ce riz pour le foutre par terre…

-Comment ça envie ? Et j’en ai déjà bouffé la moitié.

-Et faut vraiment en vouloir pour vouloir bouffer ça.

-Je crois savoir comment t’as raisonné ça Relou, continua Nicolas.

-On t’écoute alors, répondit le jeune garçon aux cheveux rouges.

-Tu penses que c’est une histoire de volonté, c’est ça ? Qu’on a atteint le niveau de conscience nécessaire pour contrôler nos bulles personnelles ?

-Hein, lâchèrent tous les autres en cœur, y compris le concerné.

-Mais si tu sais, on en a parlé y’a genre …chais pas, trois mois, en début d’année…

-Ah ouais…Moi j’voyais simplement le truc « si tu le veut tu l’as », maintenant qu’on sait que c’est possible, j’me base la dessus. Ça recoupe ton truc…Enfin mon truc…

-Mouais…Eve ne semblait pas convaincue…Si je veut qu’une baston de bouffe éclate chez les mioche, ça arrivera pas…Voyez bien…

-J’crois piger le truc, commenta Sophie…Faut faire la différence entre vouloir et faire en fait… Désolé pour l‘exemple craignoss mais bon…Prenons un handicapé moteur.

-Non, c’est horrible, lâcha Nicolas.

-Bon, prenons un handicapé moteur nazi.

-La, ça va, corrigea t’il.

-Bref, ce type…ce sale type VOUDRAIT marcher, mais il ne peut pas. Un mec avec des jambes en pleine forme peut lui. Ben Eve VOUDRAIT faire son truc, et Raoul sait qu’il peut le faire. Eve, faut que tu réalise que c’est possible.

-T’es marrante, lâcha t’elle. Elle perdit son regard dans le réfectoire et regarda le pion glisser sur le sol mouillé. Pas de rire des collégiens, qui jetèrent des coups d’œil furtifs a la grande blonde. Elle se retourna l’air blasé pour tomber sur les cinq autres souriant.

-Heh, j’ai rien fait…lâcha t’elle. Elle rougit.

-Arrête, lâche toi un peu et profite de tes jambes…continua Raoul, se balançant sur sa chaise. La jeune fille retint un petit rire, et Sophie lui mit un coup dans les cotes. Elle éclata d’un rire franc et fort. Du coté des collégiens, une large cuillerée de yaourt froid vola d’une table à l’autre, première d’une longue série. Ils passèrent entre leurs tables, regardant les jeunes planqués sous leurs chaises, les volées de riz, de poisson et aussi de poulet. Le groupe quitta le réfectoire avec la ferme décision d’en voir plus.

Le groupe a nouveau assis dans « leur coin », en pleine digestion, Raoul reprit.

-Alors tout le monde se sent tenté d’essayer ?

-Mouais…lâcha mollement Nicolas  

-Allez, c’est pas comme si on risquait quoi que ce soit, rajouta Eve.

-Ça se tiens, mais on fait quoi…demanda Emilie

-Déjà on retourne en 404, dit Raoul d’un ton ferme

-Et pourquoi donc ? demanda Sophie

-J’ai envie de garder ça pour moi…enfin pour nous…regarder les, vous voulez vraiment les voir repeindre le lycée en tuning ? répondit il en pointant du doigt la masse de lycéen en bas des escaliers. Il n’était pas nombreux, mais la brochette de kéké était de premiers choix.

-On pourrait faire ça chez toi non ? continua la petite brune

-Ça va être rude, ma mère repeint la cuisine, donc c’est le chantier sinon y’aurai eu aucun problème. Chez ‘Milie a la rigueur

-Non non, c’est encore trop le bordel, j’ai pas tout fini de ranger. Et puis j’suis venue avec

la Smart

, reprit t’elle.

-Bon, ben la 404 alors, conclut Nicolas. Et après, on y fait quoi ?

-Euh…on va…

-On fait comme du sport. On commence par des trucs simples, et plus on y arrive, plus on complexifie l’exercice, dit rapidement Emilie. L’idée sembla séduire le groupe, et déjà Emilie se levait, saisit son sac d’une main, et les autres suivirent le mouvement.

 

Dans les escaliers, la voix forte d’Eve résonnât soudainement, rappelant sa présence a chacun après son silence inhabituel.

-Faut appeler ça

la Volonté

, pas la magie.

-Hein…Pourquoi ? demanda Nicolas, a quelque marche derrière elle.

-Parce qu’on se sert dans la réalité a volonté, comme chez allègrement Pas d’échange, pas de sacrifice ou de temps passé, pas d’attente, c’est simple rapide et à la portée de tout le monde, a partir du moment où tu sais que ça existe. Comme une chaîne de fast food bonne et pas chère, que personne ne connaîtrai. Elle était essoufflée

-Et c’est toi qui dis ça ? Commenta Sophie.

-Et le rapport a la volonté ? Continua Nicolas. Raoul s’arrêta sur le palier du quatrième étage et les attendit, laissant passer Emilie et Sophie devant lui.

-On appelle ça volonté parce que c’est ce que c’est, tout simplement, dit il avec sa voix enrouée, c’est la volonté faite, pas d’ordre, pas de commande, le seul mot qui correspond c’est volonté, et inventer un autre mots serait long et fastidieux, et rien que cela ne collerait pas au concept. Il ouvrit la porte anti-incendie devant les deux blonds du groupe.

-Vendu, dit finalement Nicolas en franchissant la porte.

-Moi c’était pas la peine, mais ça me convient, dit Eve avec un vrai sourire.

-Relou, c’est toi qu’a les clés, demanda Emilie au bout du couloir.

-Nan, c’est ouvert dit il en longeant le même couloir.

Emilie tourna la poignée et la porte s’ouvrit en grinçant. Tous entrèrent et refermèrent la porte derrière eux. Ils posèrent leurs sacs et autres sacoches dans un coin, poussèrent les chaises et les tables pour libérer quelque mètres carrés praticables. Emilie sortit un paquet de mouchoir de son sac et en tendit rapidement un a chacun.

-Allez, ce qui compte c’est d’y croire, dit elle de sa voix claire.

-Non, c’est de savoir, corrigea Eve. Depuis sa prestation au réfectoire, elle était excitée par tout cela et sautait sur tout le monde, dansait, chatonnait au rythme de son mp3. Elle saisit rapidement le mouchoir et l’envoya flotter en l’air. Il retomba mollement.

-Zut !

-Fixe toi un ordre a donner au mouchoir, lui suggéra Raoul, et tous acquiescèrent ce sage conseil pratique, a la surprise du garçon.

Ils devaient se fixer un ordre, une phrase précise et s'y tenir pour tout les exercices. En bazar, ils lançaient leurs mouchoirs en l’air, avec en tête des "Reste en l'air, "accroche toi a l'air par des fils invisibles, "échappe a la loi arbitraire de la gravité" "flotte", "ne tombe pas" et "vole, saleté de mouchoir". Mais les mouchoirs tombait, a l'exception de ceux de Raoul et Sophie, qui finirent par flotter en l'air, presque parfaitement immobiles, après quelques essai.

-Bien joué vous deux, dit Emilie, vous avez pris quoi comme ordre ?

-Accroche toi a l'air par des fils invisibles, lui répondit Sophie, dont le mouchoir tombait a présent sur son épaule. Elle le saisit et le renvoya en l’air, ou il resta a nouveau bloqué. Raoul répondit à son tour.

-Echappe a la loi arbitraire de la gravité. Bizarrement, son mouchoir ne tombait pas ce qui ne manqua pas d’attirer l'attention de tous. Voir ce morceau de Kleenex blanc, flottant à deux mètre du sol, les avait en quelque sorte fascinés....Le mouchoir de Sophie retombait tandis que Raoul s’assit par terre, en fixant toujours son mouchoir.

-Pourquoi le tien reste ? Questionna Emilie.

-Si je savais, répondit Raoul

-A mon avis, proposa Nicolas, il a en quelque sorte "appris" a résister a la gravité. C’est bien l'ordre que tu lui as donné ?

-Alors pourquoi le mien ne flotte plus, je n'ai pas coupé les fils, si je puis dire ? Rétorqua Sophie

-C'est vrai, mais ce était qu'un ordre. Tu lui as ordonné quelque chose, il l’a fait. Relou lui a carrément changé la réalité du mouchoir. C'est n'est plus un mouchoir ordinaire, c'est un mouchoir qui échappe a la gravité....continua Nicolas.

Cela dit, une sorte de déclic se produisit dans tout le groupe, dans cet esprit commun qu’on partage avec ses amis lors de grand événement.

-Explique toi, dit Eve

-Il n'est pas question de tromper la réalité, mais de l'altérer, de changer définitivement les lois présentes depuis des millénaires, conclut le grand blond.

Raoul trouvait cela fascinant....Faire une chose que personne n'as su faire depuis éternité, mais en plus en laisser la trace. Raoul pensait a cela en écoutant la sonnerie du lycée sonner

16h.

-Merde, déjà, dit il songeur.

-T’as un truc a faire ? Sophie paraissait un peu déçue, elle regardait toujours le mouchoir de Relou flotter.

-Repeindre la cuisine, je peut vous le dire, ça ne m’enchante guère…dit il sans allégresse.

-On fait quoi pour notre truc, la volonté, demanda Emilie.

-On sert les fesse et on attend mercredi prochain…ou pas.

-Oui, y’a Jenny qui revient, on aura autre chose a foutre, dit Emilie

-Ou pas aussi, on va pas la priver de ça oh, dit Eve.

-C’est pas faux. Sur ce, on fait comme ça, on ne le savoura que plus le moment venu. Vous faites rien sans moi hein ? Finit Raoul en enfilant sa veste. Il attrapa son sac d’un geste rapide.

-T’inquiète, on r’descend, on va remettre la pièce en forme quand même. A d’main mec. Dit Emilie

-Ciao

-Salut

-A demain.

-A ciao les collège, j’vous voit p'tet sur le net.

Il mis son casque sur les oreilles, et sortit de la pièce.... "Let Forever Be" faisait trembler ses tympans et déjà il sentait ce petit vertige causé par le froid, le mouvement, le repas frugal, le son trop fort et l’excitation. Il savait parfaitement qu'il n'avait jamais enregistré cette chanson sur son lecteur Mp3. Il savait maintenant pourquoi tout ce genre de chose arrivait....

 

Raoul ouvrit le portail de la grande maison de centre ville. Pas un manoir non plus, mais suffisamment grand pour faire riche tout en étant pas cher dans les années 70 quand ses parents s'était installés a Vierzon. Comme d'habitude, il était seul jusqu'a vendredi soir. Enfin pas vraiment seul, mais son père rentrant toujours dans les environs d'une heure, il ne voyait pas grand monde chez lui. Son frère sur Paris et sa mère a travers toutes la France, il avait appris à cuisiner, faire le ménage, la vaisselle et la lessive à l'insu de son plein gré. Il était 16h30. La cuisine était en chantier, il devait peindre. Bof, il avait bien le temps d’aller voir ses mails et tout ça. Comme toujours, il commença par allumer la télé pour regarder Stargates sur la 6. Comme d'habitude, il se servit un grand verre d'Ice Tea Premier a 60ct. les deux litre. Ayant bu son verre, il mis les deux tartines de Nutella qu'il n'avait pas préparé sur une assiette et s'affala sur le fauteuil de bureau qui siégeait devant un pc en veille. Sa soudaine chute pour s'asseoir retira la veille, et un sourire s'afficha sur son visage alors qu'il découvrait cinq barre verte en haut de la colonne "progression" de sa mule qui tournait depuis près de 72h. Et puis, quelque chose se produisit. Une a une, toutes les barres devinrent vertes tandis que d’autres fichiers se rajoutaient à la longue liste. A une vitesse incroyables, les barres apparaissait et se remplissait, tandis que Raoul, l'esprit vide, contemplait la chose en comprenant petit a petit qu'il ne pouvait pas que faire voler des mouchoir et faire des tartines de Nutella. Il se rappelait pourquoi ils avaient appelait ça "La Volonté". Un éclair de lucidité pris pas sur l'excitation et lui fit peur un court instant, ne comprenant par comment il arrivait a faire de telle chose si facilement, alors que traverser la nuée de collégien lui avait filé un point de coté. Mais le plaisir de commander son PC par l'esprit pris le dessus le faisant oublier cette étrange contraste. Tandis que son logiciel de « chat » s'ouvrait, il jugea utile d'agrandir son écran aux dimensions de la pièce, pour naviguer plus facilement. Il n’y avait plus vraiment d’écran, le salon en bazar s’était changé aux couleurs du PC. Il ne craignait sûrement pas d'être vu, de toute façon. Il se promenait entre les icônes répartis dans la pièce dont le papier peint était à présent celui de son Windows, un artwork d’un jeu quelconque. Son seul stress était de planter, il évitait donc les gestes brusques de fichier vers la corbeille et de tout le nouveau son qui l'attendait dans son fichier de réception d'Emule. Une fois encore, il réalisa la portée de la chose un instant, la puissance qui lui était accordé et sa facilité a la maîtriser dans des condition propice.

-COLONEL, cria la télé. Tout s’effondra et Raoul fut presque surpris de voir le colonel O’Neil allongé par terre, baignant dans son sang, sur son petit écran. Plus d’icône flottant dans la pièce, plus de wallpaper, Raoul était assis en l’air, en tailleurs, flottant sur du rien, sa tartine en bouche.

-Restez concentré Daniel, toussa O’Neil.

 

A l'inverse, Nicolas, n'habitait pas loin. Mais alors pas loin du tout. Il traversa la rue Charles Hurvoy, la longea sur 300mètres et ouvrit la grille de son chez lui.

Il commença par poser son sac, en sortir ce dont il avait besoin pour bosser et alla s'installer sur son bureau, a l’étage. Il alluma sa chaîne et monta le son. Il avait 45 minutes de gros décibel avant le retour des parents, et il comptait en profiter. Il chercha a tâtons sa pochette a cd pour y prendre son Carmina Burana, et sentit le plastique dur coller a ses doigt. Coup de chance, se dit il. Le travail vite fait, il se laissa bercer sous le flot de la mélodie de Carl Orff, rêvant d'un jour où il le verrait, il se l'était promis. Un instant, il eu un flash de lui dans un opéra, il ignorait lequel. Assis à coté d'une jolie jeune femme, un peu moins âgé que lui, qu'il savait être sa copine. Sur scène, l'opéra se jouait. Mais tout virevoltait dans les airs, les décors était réel, la salle gigantesque, l'Opéra grandiose. Les flammes berçait l'ensemble au rythme de l'orchestre et tout semblait concordés dans une parfaite harmonie sonore spatiale et temporelle. Nicolas sortit de son rêve éveillé en étant certain que ce n'était pas un rêve. Son parent rentrait juste a l'instant. Il alla a la cuisine et bu un verre d'eau. Il avait perdu déjà 45 minutes. Ou pas.

 

Sophie pensait à tout ça à l'internat. Le mouchoir, la cassette, les chaises, la 404, Berthier a poil, l'entraînement, la volonté....Toute la journée quoi.

L'avantage de l'internat, c'est qu'on peut y être tranquille, avec de la chance. Surtout elle, qui faisait peur au gens, appréciait tout particulièrement le fait d’avoir des voisins soumis a un couvre feu strict. Evidement, ce n’était pas aussi simple. A 19h, elle alla en étude comme toujours. La vie à l'internat était répétitive. Une heure de travaux forcés ne l'a jamais aidé dans ses cours, mais bon, c'est comme ça. Après une rapide douche en tentant d’échapper à la voix criarde d'Ilona Mitrecey ou tout autre personnage en 3D, elle rejoignit les autres dehors. La réfection du hall les obligeait à passer une demi heure dehors. Tout était toujours à refaire, à repeindre, à réparer. Elle en profita pour taxer une clope à la première fumeuse venue. Elle fumait, oui, elle fumait et alors. Elle se cacherait si il le fallait mais qu'on la laisse au moins fumer sa clope en paix. Une par jour, dans le froid de l'hiver a cause d'une réfection a la con, était-ce un luxe ? Elle était énervé ce soir, et ses compagnes de chambre allait le sentir, se dit elle avec un rictus.... Elle ne leur devait rien, et si au minimum elle les respectait dans leurs choix, elle n’hésitait pas à faire comprendre qu’elle attendait la même chose de leur part. Elle n’y croyait pas vraiment cependant, et bien souvent Eve l’avait conseillée sur « comment ruiner une réputation, un look ou une soirée, voir les trois d’un coup ». Elle finit sa clope en un instant tandis que cette pensée lui traversait l'esprit, et eu une légère quinte de toux....Le filtre avait littéralement pris feu et elle jeta le truc par terre.

-Ça va Sophie ? Demanda une grande terminale. Une espèce de goth, avec de grande couette noire un air blasé. Elle lui tendit une autre cigarette.

-Ouais, ouais…non merci j’vais rentrer au chaud.

-Tu fais bien, dit la grande. Sa voix était profonde comme celle des animatrices radio.

Sophie avait déjà vu cette nana, elle savait qu’elle ne restait pas longtemps ici. Elle était en stage, ou un truc comme ça, au lycée technique. Dommage, se dit elle. Elle était super jolie.

Elle se rappela que c'était la deuxième fois qu'on lui demandait si elle allait bien, mais bon, elle n’allait pas consulter non plus. Peut être irait elle a l'infirmerie pour sécher un cours, demain. Elle remonta les escaliers d'un pas traînant, se dit qu’elle devrait aller manger. Elle rentra dans sa chambre, s’allongea sur son lit, et s’étonna de ne pas entendre de musique de la chambre d’a coté.

"FAIS LA POULE FAIS LA POULE ! Ouais ça remarche ! TU VERRAS TU SERAS PLUS COO…» Un son ressemblant a un coup de feu résonna en même temps que le cri s'arrêtait soudainement. Il fut suivit d'une mêlée de cri strident des filles de la chambre d'en face et peu après, l'alarme incendie. Sophie était toujours allongée, les yeux fermés, savourant jusqu'au dernier instant de chaleur et de lumière, en attendant qu'un pion se pointe pour la sortir, par formalité sécuritaire. Elle s'en fichait bien de cramer. En fait non, elle savait qu'elle n'allait pas cramer. Elle avait fait péter ce putain de CD, et fais taire cette voix à jamais. Ou du moins pour deux jour, pas besoin de plus.

 

Emilie avait mal à la tête. Le voyage fut long. Elle était en bagnole, mais n'avait pas envie de conduire....Elle n'avait qu'une envie, c’était un bon bain, avec un peu d'encens et un bon disque en fond sonore....Après, elle se materai Battle Royale, pour la énième fois, et un film débile sur RTL9. Plus le temps de penser, elle était arrivée chez son nouveau chez elle. Elle vivait seule, ses parents ayant divorcé deux jours après son dix huitième anniversaire. Et elle, pas ses parents, avait gagné a Euro Million. Oui, elle n'y croyait pas. Elle vivait a présent dans une maison de campagne, pas loin de Bourges, elle avait placé une partie de son argent histoire d'avoir des fonds. Elle ne voulait pas dépenser en fait, juste vivre avec. Elle trouverai un boulot, filerai sûrement son fric à des associations. Mais en attendant, elle vivait avec. En rentrant, la première chose qu'elle fit fut de mettre un bain à couler, nourrir son chat et de se mettre nue. Elle regarda sa mule, vit que Raoul était connectée sur MSN. Elle alluma sa chaîne hi fi a fond et partit pendre son bain. Du Deicide résonnait dans toute la maison. Elle pensait à la chance qu'elle avait. Et elle n'avait plus mal au pied. Elle se demanda si un clou dans le pied pouvait cicatriser en trois jour....Elle s'en foutais....

 

Eve essayait de dormir. Sa soirée avait été exténuante comme toujours. Ses parents courant dans tous les sens pour les biens être du dernier née, Alix, son demi tout petit frère. Allongée sur son lit elle pensait a sa journée. Elle aurait aimé en discuter avec tous. Mais elle savait qu'ils dormaient....Non, Emilie ne dormait pas....Elle lui dit de dormir, mais elle ne répondit pas....Elle dormait a présent, et elle pensa qu'il serait mieux d'en faire autant....Pendant que d'autre veillent d'autre dorment

 

La nuit passait....


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15 avril 2008

Chapitre 1 : Weekend a Rome sans Rome.

 

“FUUUUUUUCK”

The Invisibles. Grant Morrison.

 

Traversant le nuage de fumée de clope à l'odeur finalement familière, le jeune homme roux rentra en pestant dans le préau couvert. L’hiver était particulièrement rigoureux cette année, et a présent le jeune homme était prêt a tout pour provoquer le réchauffement planétaire. Mais il ne pouvait rien faire, tant pis. C'était sa façon de penser, à Raoul. Avec un nom pareil, « Raaaaaooouuulleeuh », il n'était pas des plus social, bien trop souvent sujet de brimades sur son nom. Y’en a qui s’amuse de peu, tant mieux pour eux, mais Raoul avait du coup préféré son petit monde a lui. Un passé chargé vous façonne à ce genre de comportement, et même si il n’était pas le plus malheureux, il était encore seul juge de ce qu'il estimait supportable. Pour lui et pour ses amis. Raoul n’était pas banal, et se vautrait allègrement dans son anormalité avec un certain plaisir, surtout depuis la fin du collège et surtout, depuis qu’il avait 18 ans. Roux donc, cheveux court, fringué large et d'un rouge vif qui s'accordait parfaitement avec son nez enrhumé posé au milieu de son visage long un peu carré, entre deux yeux large et vert. La foule pressé devant le lycée fumait, comme une usine a bruit et a rire. Les regards se tournaient sur son passage. Au collège, Raoul provoquait les rires de ses « camarades », mais a présent, il était une présence gênante, dérangeante pour les autres. Il avait le sentiment de devoir leur rappeler que des gens comme lui existent, qu’ils ne vivent pas dans un monde d’ignorant abreuvé de télé mais qu’il existe aussi des gens qui lisent et qui pensent par eux même. Il adorait ça. Il traversa la préau et grimpa les quatre marches qui le séparait de la "bande de jeunes" avec qui il "traînait", au dire de ses parents. Ils était installés sur une sorte de palier avant le premier étage du lycée. Ils surplombait le reste des gens massé sous le préau en quête de chaleur. Eux, ils avaient un radiateur.

-Salut, dit il de sa voix un peu enrouée.

-Salut collège

-Salut.

-dérangeante

-Salut.

La bande était d’accord, ils étaient asociaux, mais leur petit cercle valait bien mieux qu’une chaîne de dix mille personne se connaissant par SMS. Ça leur fait un point commun et un sujet de discussion. La "bande" de Raoul lui plaisait bien. Il salua Eve, une fille de hippie qui avait rejeté cette idéologie comme toutes ado rejette ses parents. Elle s'était construite un personnage de craquette violente et inébranlable, blonde à faire mal aux yeux, elle criait et affichait un anti-américanisme qui saoulait même ses potes. Et elle avait un « tatouage », une boule a pic noire en bas du dos. Ça faisait scandale à la piscine. Il fit la bise a Emilie, grande brune un brin lunatique. Malgré sa passion pour les animaux, les chat tout particulièrement et son caractère tendre, elle éprouvait un grande joie a visionner des heure de snuff movies et autre atrocité du genre humain genre perceuse dans le trou de la bite. Elle disait préférer les animaux aux hommes, qui se font trop de souci pour rien. Il salua Nicolas. Nicolas était parfait. Beau, grand, fort, intelligent et doué d'un talent artistique et créatif sans égal. Cette perfection avait fait de lui un exclu, en tant que rival potentiel de tout le monde. Il était blond, grand et large, une statue grecque en poncho « équitable ».Calme et réfléchi, il calmait souvent les ardeurs du groupe, créant pas mal de déception mais la bande lui devait beaucoup tout de même. Enfin, Raoul salua Sophie. C’était une petite rousse, toujours prête a rigoler, sérieuse mais n'hésitant jamais sur une occasion de s'amuser. Quoi de plus normal, si c'est sans prendre en compte sa fâcheuse tendance à ruiner la vie des gens. Pas quelle soit méchante, mais, et ce fut prouvé plus d'une fois, par les victimes notamment : elle porte la poisse. Croyez le ou non était sa devise, et malheureusement elle rajoutait « Je vous avait prévenus ». Heureusement, elle était canon, et sa courbe faisait tourner bien des regards. Elle et Emilie étaient les meilleures amies du monde et c’était parti pour durer.

 Ces gens la, Raoul les aimait, pas les aimait « bien », mais les aimait. Des amis soudés pour l'éternité, qu'on verrait facilement bras à bras comme sur les affiches de propagande soviétique ou dans une série de roman d’aventure-enquète d’un bibliothèque bleu, verte, jaune… Chacun avait sûrement commencé la vie dans son coin, mais le destin les avait réuni pour affronter les mêmes ennemis : un quotidien triste, une foule normalisée qui ne voudrait jamais d’eux, comme amis et comme ennemis. Discutant de la pluie et du beau temps, les cinq compères ne virent pas la sonnerie arriver, trop pris à se plaindre d'un vent sec et glacial causé en partie par le microclimat de la ville, tandis que tout le reste du pays croulait sous 1.50m de neige.

La France

était figée dans un hiver qui n’en finissait pas, sauf à Vierzon où il coinçait entre le plus haut froid et le dégel humide.

 

Réalisant finalement que la sonnerie avait sonné et dérangés par les badauds montant les escaliers, ils se remédièrent à grimper trois étages et à parcourir

50 mètres

de couloir empli de jeunes qui attendaient leur profs respectifs, vautrés sur le carrelage poisseux du lycée. Le Lycée Edouard Vaillant, classé 175ème dans le classement de l’Express, n’avait ni qualité ni défauts. Il était gris, mais pas sale, moche, mais pas délabré. L’intérieur ressemblait à l’extérieur, un infime effort de décoration a base de peinture beige et de mosaïque remplissait avec peine son rôle artistique. Eve s’arrêta devant sa salle de classe, un petit signe de tête vers les autres qui continuait leur route.

-J’ai rien pour vous les crevards, lâcha elle avec son cynisme de huit heure du matin a l’attention des traînes savates affalés le long du mur.

-On se voit à l’escalier, sale L ! , lui lança Sophie. La blague était récurrente. La grande punk lui tira la langue et se laissa tomber contre le mur, son sac à ses pieds, pendant que les quatre autre continuaient.

Arrivés devant la salle de leur cours de Géographie, les « intellos » se pressant devant, ils attendirent. Les quatre jeunes gens n’avaient pas remarqué la prof qui les suivait depuis toute la longueur du couloir. Mme Robert jeta à Emilie une tentative de regard méprisant du haut de ses 1.62m. Obligée de baisser la tête pour le lui rendre, Emilie renonça à la futilité du peu de plaisir sadique qu'elle aurait récolté dans l'entreprise. Il n’y avait que les profs pour espérer tirer un peu de plaisir à se sentir « au dessus des autres ». La prof ouvrit la porte, lâcha un "merde" étouffé, pour rassurer les jeunes dans leur idée de prof poli et imperturbable, et serra son sac contre elle. Elle referma la porte et se tourna vers ses élèves, l’air un peu dépitée. C’était une femme d’un certain age, qui cachait son regard vitreux derrière des lunettes pointues et un maquillage trop épais. Sa peau semblait pendouiller sur son corps filandreux comme du linge humide. Elle parla de sa voix couinante.

"Bon, on va aller salle 404, ils nous faut un lecteur DVD, dit elle de sa voix nasillarde.

-on va voir quoi m’dame ? demanda un rasta blanc d'une voix lasse.

-je parie sur Nuit et Brouillard, soupira pour elle Sophie.

-nan, on est dans l’constructivisme russe, commenta Nicolas.

-Le Cuirassé Potemkine, chef-d'oeuvre du cinéma russe des années 20, répondit la prof.

-Bien joué Nico.

-J’ai arrêté de compter, dit le grand blond.

-Oi, rajouta Raoul a leur intention pour leur dire de suivra le groupe déjà en branle le long du couloir.

-Genre t’es pressé.

-Pressé de dormir ouais !

Tandis qu'ils grimpaient un étage de plus, l'idée d'une séance de cinéma muet à

8h

du matin en plein hiver renferma tout le monde dans un calme rare.

 

La salle 404 servait pour le club de photo/vidéo/audio du lycée. Elle n'avait donc pas servi depuis 2 ans, le niveau des activités culturelles du lycée ayant atteint un point mort depuis l’incendie de la salle d’art plastique. Les élèves s'installèrent pour leur sieste dans un assourdissant fracas de chaises qu'on traîne. Les six s'installèrent comme toujours dans le fond, espérant un radiateur chaud. Espoir vain, comme toujours, le radiateur était d’un froid métallique à faire frémir un viking. Le film commençait, et déjà les esprits s’égaraient, a l’exception de certain captivé par un aspect précis du film. Ils étaient peu nombreux.

-Alors ta PS remarche ? demanda Sophie a voix basse, retournée vers Raoul et Nicolas derrière elle. Ils étaient dans le fond, le plus loin de la porte et du bureau de la prof.

-Mouais, je sais pas c’qu’elle nous a fait hier. Parla t’il. Sa voix portait un peu trop, et la prof lâcha un « chh » mécaniques, captivée par la lutte soviétique.

-Elle a trop chauffée je suppose, on l’a fait tournée tout le week-end, reprit Nicolas. Sa voix était assez discrète et pourtant il parlait clairement. Emilie se retourna à son tour.

-Vous avez joué a quoi pour que ça vous tienne tout le week-end ? demanda t’elle.

-Colossus, dirent en même temps Raoul et Nicolas.

-Il est si bien que ça.

-Ouais, même peut être plus. Rajouta Nicolas. Et toi, fini d’emménager ?

-Ouais, c’est bon, ça sent la poussière mais au moins j’suis chez moi, répondit Emilie.

-T’aurais pu prendre un truc sur Vierzon quand même Ça aurais pu faire un bon squatt, rajouta Raoul.

-Nan, y’a déjà ta baraque, et pis y’a rien d’autre a Vierzon. Continua Emilie

-Chh, ponctua la prof.

-Ça doit surtout être tranquille, personne doit venir t’emmerder, repris Sophie.

-Ouais carrément, maintenant j’ai plus qu’à savourer.

-Je sais pas comment tu fais, moi j’aurais tout claqué d’un coup.

-Toi tu t’habilles en rouge vif.

-Mais j’aime bien l’rouge.

-Ça on l’sait.

-ben zut.

-Taisez vous au fond, clama la prof. La classe ne ricana même pas, noyé dans une apathie rare et spécifique au cours d’histoire géo.

 

Tandis que le médecin constatait la présence de ver dans la viande des matelots, Raoul, plongé dans un ennui profond pareil à celui que l'on a tous connu durant les "plus belles années de notre vie", eu une idée. Une petite idée idiote et sans valeur dans l’hypothétique noosphère : La salle était munie de sorte de plinthe, a mi hauteur des murs, le long des tables. Elle dissimulait des prises et câbles réseau n'ayant jamais servis. Cependant, à l'aide d'une règle en plastique, on pouvait en décrocher le bord extérieur révélant une petite cavité et y placer un mot d'esprit ou mieux, un objet. Il était improbable qu’il trouve quoi que ce soit dans la salle abandonnée depuis quelques années, mais on ne sait jamais. Nicolas était absorbé par le film, Raoul ayant soupçonné chez lui des origines russes, il comprenait l’infime intérêt qu’il pouvait trouver dans le Potemkine.

 

Alors que l'ennui catatonique le quittait laissant place à l'excitation suscitée par l’acte anarchique et presque archéologique, Raoul saisit sa règle brisée à 14cm. Un petit remous de trousse et le silence a nouveau. Il glissa l'objet dans le fin interstice séparant la plinthe du mur et, se rappelant avec joie pourquoi il était en L, pour ne savoir que le strict nécessaire en physique et pouvoir se passer d’un double décimètre gradué, il appliqua ses connaissance mécaniques et le morceau de plastique de la plinthe se sépara pour retomber contre la table, merveille du levier, génie de Syracuse.

-Chh !

 La plinthe se décrocha aisément mais non sans soulever un petit nuage de poussière, qui dans la fine lumière filtrant à travers les stores médiocres du lycée, donnait un aspect magique a cette action inutile. Cependant, Raoul, qui espérait au max un petit mot "celui qui trouve ça est un con", se tourna vers Nicolas, assis a coté de lui, tandis que, alertés par le petit bruit, Emilie et Sophie s'étaient tourné vers lui, sans la moindre discrétion. Le cinéma expressionniste russe semblait absorber l’intégralité de l’attention de l’enseignante, en dépit de celle des élèves. Derrière la plinthe, une plus grande cavité était creusée dans le mur.

-Ça, c’est le truc stupéfiant !

-Tu m’étonnes John.

-Bon Jack, tu la fouilles ta « hatch » ?

La grotte avait juste la taille pour y passer une main, une grande main quand même. Dans le fond du trou était posé une cassette vidéo, sur la tranche. Raoul la saisit, il souffla sur l’étiquette en projetant un nuage de poussière blanche, découvrant une écriture ronde, bien proprette, indiquant…

La Rose

d'Airain » dit Raoul a voix basse et d'un ton monocorde.

-Du porno amateur de prof ? Espéra à voix tout juste haute Emilie

-J’espère pas…Sauf si y’a Berthier "répondit Raoul, finalement habitué à entendre ces sons de la voix charmante d'Emilie.

-C’est vrai que j’en ferait bien mon quatre heure de celle la, conclut elle. Emilie faisait rarement étalage de sa préférence pour la gente féminine, mais le professeur Berthier était vraiment une très belle femme.

La sonnerie retentit alors qu'un landau dévalait les marche d'une place quelconque de Russie (« Odessa ! ») sur l'écran sale de la télé. Probablement Odessa. La prof ralluma la lumière avec cette violence qui vous fait pleurer sans vous faire mal. Ce choc sortit Raoul de son hypnotisme devant la cassette. La pluie commençait à tomber dehors. Il neigeait partout sauf à Vierzon. Il pourrait presque se rassurer en se disant que c’était parce qu’il faisait « trop chaud ». Raoul se leva comme si il sortait du sommeil, un peu après tout le monde. Il rangea discrètement la cassette dans son sac quasi-vide et enfila son blouson. Les trois autres esquissèrent un petit sourire. Ils adoraient ce genre de plan que seul Raoul arrivait à dégotter. Sacs sur les épaules, ils sortirent tout les quatre et descendirent les quatre étages durement grimpés deux heures plus tôt.

-Si c’est un porno, on l’met sur You Tube dit Sophie naturellement.

-Non, ça sera censuré, commenta Nicolas.

-Pas si on l’intègre a une AMV « Advent Children/ Dir en Grey », rajouta Raoul.

-Ok, tu la fais, se moqua Emilie.

-Non ! clama Raoul, réalisant son erreur.

-On met ça sur Pornotube et personne ne fera d’AMV, termina Emilie.

-Faut encore trouver un magneto.

Ils acquiescèrent. Il arrivent sous le préau et s’assirent dans « leur coin », cette sorte de petit marchepied inutile, entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Du haut des marches, Sophie vit Eve qui discutait avec une sorte de mini elle-même, un peu a part d’un groupe d’autres minuscules secondes. La petite blonde était emmitouflée dans des habits d’hiver.

-Eve !cria t’elle. La blonde platine se retourna et répondit de bref signe de la main « je finis avec elle et j’arrive ».

-Vous savez qui c’est cette petite blonde ?

-Luna Lovegood?

-Ouais, c’est Luna alertés.

-Vous avez pas les crocs vous ? demanda Emilie, pour relancer.

-alertés, il te faut combien mon amie ? Rigola Nicolas.

- si on me le demande, je dirai le monde répliqua elle, avant même que Nico finisse sa phrase.

-Prend moi un Schnikers dans le mouvement. Nicolas lui tendit un euro et la grande brune partit sans attendre dans la foule pressée du préau.

-Dieu te le rendra ! Répondit t'elle. Elle s’était retournée et bousculait les gens. Elle repartit de plus belle, dans le bon sens.

Raoul se leva et, regardant au loin, du haut des quatre marches, au dessus de la mer de lycéens humides, déclara d’un ton calme.

-J'vais à l'administration. Il sauta les quatre marches et traça entre les couples satisfaits, les groupes d’étude et les bandes de loubard membré. Sophie et Nicolas ne dirent un mot et échangèrent un regard de sitcom. Emilie se retourna en croisant Raoul et bouscula encore du monde, puis remonta. Eve l’accompagnait.

-Alors quoi ? demanda t’elle.

-Ben et toi ?

-Non, j’ai demandé d’abord.

-Relou a trouvé une cassette en salle 404.

-C’est sûrement du porno, dit Eve l’air blasé.


15 avril 2008

Chapitre 0 : Envie de Meutre.

 

« Il arrive un jour où l’enfant doit tuer ses parents, le sujet doit

 se débarrasser de son roi et l’homme doit détruire Dieu »

Den du Barjack.

 

Louis régla le pied du caméscope de façon à avoir une image à peu prêt droite. Il vérifia le cadre et manqua de se prendre les pieds dans le câble d'alimentation. Richard rentra dans la pièce et s'assit sur la chaise.

"T'es prêt ?" demanda Louis

-Fait péter, quoi ! dit Gédéon, visiblement exaspéré.

-Ben alors vas y.

Alors que le bruit de la cassette se mettant à tourner retentit dans le silence de la petite salle, Richard sortait un mouchoir d'une boîte posée au sol. Il l'envoya en l'air et le pointa du regard. Le mouchoir commença à se consumer dans un liseré de feu rougeoyant. L’homme regarda le mouchoir en fronçant les sourcils et aussitôt le mouchoir s'enflamma et fut réduit à des cendres voletant gracieusement dans l'air entre lui et l'objectif.

"Cette cassette est la preuve irréfutable que ce qu'on appelle Magie existe. Si vous ne désirez pas en voir plus, éteignez cette cassette...."

 


15 avril 2008

F.A.Q.

Bienvenue sur le blog de pré-publication de La Rose d'Airain.

Qu’est ce que la Rose d'Airain ?

La Rose d’Airain est une œuvre de fiction, un roman écrit par Léon Dauvois. Il raconte l’histoire de jeunes gens qui découvrent un moyen de révolutionner le monde, et qui décident de le faire. 

 Qui est Léon Dauvois ?

 C‘est l’auteur de ce blog, et du roman. En fait, c’est moi, qui vous parle. Je suis étudiant en Game Design, et je vise ensuite un Master de Cinéma.

Où puis-je trouver La Rose d’Airain ?  

 
Pour l’instant,
la Rose d’Airain n’est pas éditée. Si vous êtes éditeur, n’hésitez pas a me contacter.

 Y’a beaucoup de fautes non ?

 C’est vrai. Je suis actuellement en pleine correction du manuscrit, et c’est un travail de titan. Je poste les chapitres au fur et a mesure que la correction avance, mais il est possible que certaines fautes m’échappent.

Je suis maléfique et je voudrais voler ces textes pour mon profit personel. Que faire ?

Oubliez cela. Toutes ces textes sont ma propriété (moi, Léon Dauvois). Si vous trouvez ces textes sur un autre site, prevenez moi par e-mail.

 J’ai plein d’autre question a poser !

 N’hesitez pas a laisser un commentaire, ou a m’envoyer un mail si vous voulez une réponse précise et rapide.

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  • Lecture Online du roman de Léon Dauvois, en quête d'un éditeur. Tout les textes présent sur ce blog sont la propriété de Léon Dauvois. Si vous trouvez sur un autre site le même contenu que sur ce site, veuillez m'en faire part. La Rose d'Airain est une œu
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